Ce roman de Sandra Tévenac pourrait s’intituler Le drame de la solitude. C’est bien des ravages que cause la solitude dans un cœur de femme, autrement dit l’absence de l’homme, amant ou mari, qui en est le thème. Hortense, jolie et fine Parisienne, a épousé un marin breton, Hyacinthe Nédélec, commandant de la Marine marchande. Presque toujours en mer, celui-ci n’est qu’un « mari de papier », une photographie sur un meuble dans le foyer conjugal. Sa jeune femme s’ennuie et, de son côté, le marin s’ennuie de sa femme. Alors, insoucieux de la vieille consigne des armateurs, venue de la sagesse de Colbert, il l’appelle souvent à son bord. Le capitaine François Santoni, qui commande le charbonnier où Nédélec est second, ne peut s’empêcher de faire la cour à l’épouse de son collaborateur. C’est un homme étrange, d’origine corse, assez mystérieux et possédant un grand pouvoir de séduction. Hortense succombera, et son mari sera infiniment malheureux de cette double trahison, trahison de sa femme et de son commandant. Mais un jour, Hortense — désenvoûtée — constatera que le bel amant vaut beaucoup moins que son mari et qu’il lui a fait, en outre, une vie très périlleuse ; elle appellera Hyacinthe à son secours. Un drame s’en suivra, qui aura son épilogue en Cour d’assises. Et c’est finalement le triomphe du solide amour conjugal.