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Résumé

Pour le mâle, qui aspire surtout à la possession physique de l’être convoité, il vient assez vite un besoin impérieux de changement que sa compagne n’est presque jamais à même de satisfaire. Lui-même s’il a trop donné de soi dans le feu des premières étreintes est bien en peine de soutenir ce ton sublime. Il ne lui reste bientôt qu’à bénir celle qui lui fournit un juste motif de reprendre sa liberté, le plus précieux de tous les biens. Bref, il y a un moment opportun pour se laisser tromper, sinon pour se faire tromper. Il y faut de la perspicacité, du jugement, un brin de résignation et une pincée d’optimisme. Je ne prendrai pas la plume du moraliste pour rédiger un traité que l’on eût pu intituler : « L’Art d’être cocu » ; je m’essayerai plutôt à expliquer mon propos par des historiettes anecdotes et aventures que me dictera ma mémoire, la seule garce qui me soit jusqu’à présent restée fidèle. Quand on l’ignore, ce n’est rien. Quand on le sait, ce n’est pas grand’ chose... a dit le fabuliste du cocuage. C’est peu de chose, mais c’est quand même quelque chose et l’homme d’esprit, qui est moins que tout autre à l’abri de pareille mésaventure, se doit de la souffrir avec grâce, voire de la tourner à son profit. Au demeurant, on sait que les individus affligés du délire de persécution, à force de se tenir sur leurs gardes et de voir partout des machinations ourdies contre leur sûreté, en viennent fréquemment à un état d’esprit offensif et passent à l’attaque, cherchant querelle à des inconnus qu’ils trouvent sur leur chemin. Ce sont là ceux que les aliénistes appellent les persécutés persécuteurs. De même, il y a, bien entendu, les trompés trompeurs ou si l’on veut, les cocus cocufieurs. Car l’infortune conjugale ne va pas nécessairement avec la fidélité. Mais, s’il n’y a pas de mérite particulier à violer la foi que l’on doit à son conjoint, j’estime qu’il n’est pas sans philosophie de savoir se laisser berner par son partenaire. Ceci sans parler de grandeur d’âme, de magnanimité, d’esprit de sacrifice, non plus qu’à l’opposé de consentement intéressé ou de maquerellage. Il est des encornés qui ont fière allure, ne serait-ce que le cerf avec la frondaison de bois qui surmonte son front.

Auteur

Auteur(s) : Constantin Vermeuil

Caractéristiques

Editeur : FeniXX réédition numérique

Auteur(s) : Constantin Vermeuil

Publication : 1 janvier 1956

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]

Contenu(s) : ePub

Protection(s) : Marquage social (ePub)

Taille(s) : 983 ko (ePub)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3442, 3435

EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782402327244

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