Un matin, dans la villa où il compte passer ses vacances au bord de la Méditerranée, Peter Cash reçoit un télégramme. C’est un appel urgent et désespéré. Il est signé Léa et vient de Venise. Peter Cash ne sait pas qui est Léa, ni ce que l’on attend de lui. Il part quand même, au volant de sa Jaguar, pour la cité des Doges. Pour comprendre cette décision — et le reste — il faut savoir qui est Peter Cash. Il se présente lui-même en ces termes : « Je peux le dire, sans fausse modestie, je ne suis pas n’importe qui. Je ne suis pas un grand parmi les grands de ce monde, mais je ne suis pas un inconnu. Mon nom a été suffisamment imprimé, cité dans la presse internationale, pour qu’il ait acquis une certaine célébrité — à New-York comme à Paris, à Tokio comme à Vienne, à Londres comme à Rio, et même à Venise. Bref, dans toute ville digne de ce nom, trois syllabes éveillent quelques échos dans un certain nombre d’esprits. Il m’est arrivé de recevoir des lettres — et même des messages urgents — du Groënland et du Sahara, parce qu’il y a toujours, partout, dans le coin le plus reculé du globe, des gens embarrassés, désemparés, qui ont besoin d’un conseil, d’un appui, d’un coup de main. « Je ne refuse jamais de répondre à ces appels, moyennant certaines conditions, dont la première je l’avoue est que les appelants puissent justifier à l’égard de l’appelé d’un compte en banque engendrant la confiance et la considération. « Il m’a fallu du temps et du travail pour bâtir ma réputation et mon organisation. Cela ne s’est pas fait en un jour, et m’a valu quelques plaies et quelques bosses. J’admets que j’ai eu de la chance. Mais j’ai eu besoin, aussi, de beaucoup de courage et de patience, disons le mot : d’estomac ! Tout le monde sait que Peter Cash n’est pas un saint. Mais ce n’est pas un salaud, non ça, jamais ! Tout bonnement un malin et un gonflé, un type qui n’a pas froid aux yeux, mais parfaitement régulier, dans tout ce qu’il entreprend pour rendre service à ceux et celles qui sollicitent et paient convenablement son concours ! » Peter Cash arrive donc à Venise, après avoir cueilli en route une très jolie Vénitienne, Guistina Varini, dont la voiture est tombée en panne. Peu après son arrivée, un mystérieux coup de téléphone l’invite à se trouver — à minuit — à Isola Rossa, au château des Turcs. Il va au rendez-vous, bien entendu, et là... là commence la plus dramatique et la plus mystérieuse aventure qui se puisse imaginer, et que vous ne lirez pas, sans partager, les chocs et les émotions violentes de Peter Cash !