Un voyage d’élection, au cours duquel l’homme se dépouille — peu à peu mais irrésistiblement — de son apparence, pour se retrouver comme au cœur de certains rêves devant ses monstres : la solitude, l’ambition, le délire. Il s’agit — au pays des Selken — de penser juste, de garder l’équilibre sur une corde tendue au-dessus d’un gouffre, de vivre jusqu’au bout, sans faux-pas. Le péril est en soi, autant dans l’âme de l’artiste, que dans son corps. Il combat avec ses désirs, ses faiblesses, pour dépasser sa condition. Quel est le but que poursuit cette foule fanatisée ? Un vent de paroxysme souffle sur la terre âpre des Selken, et son contact consume. La mer — dans son flux et son reflux — mâche et crache ses méduses, ses monstres. C’est un chemin sans pitié que celui de la vie, qui mène au Selken l’homme sincère. Il aboutit sur le fond de la mer : « à l’étendue de silence sur laquelle il lui semblait devoir inscrire sa vie. »