Yves Dieryck, dont on n’a pas oublié « Promenade en marge », traite d’un problème vieux comme le monde : celui des relations d’un père avec son fils. François, 17 ans, disparaît sans explication la veille de ses examens. Enfant studieux, policé, rien n’annonçait cette fugue. Son père, Carlier, biologiste, essaie de trouver les raisons de ce départ. Il mène une véritable enquête auprès des camarades de son fils, écoutant leurs conversations à la piscine, les suivant dans les lieux que fréquentent les jeunes. Il finira par découvrir la retraite inattendue de François. Quel sera le dénouement ? S’agit-il, chez ce « jeune », d’un « mal du siècle » ou bien d’un drame aux racines profondes : celui de l’enfant qui n’a été ni voulu ni profondément accepte. Quel père, en effet, aurait-il le courage d’avouer à son fils qu’il n’est qu’un accident, qu’une existence imposée par le hasard ? Ce roman intense, souvent déchirant, est vibrant de sensibilité. Aucun lecteur ne peut rester indifférent devant cet étonnant débat entre père et fils. François n’est-il, comme il le dit lui-même, qu’« un accident de la nature tout à fait fortuit » ? Est-il « arrivé comme le type qui n’est pas invité, qui s’est trompé d’étage » ? « Les importuns », c’est la rencontre de deux générations, de deux âges, l’explication lucide des contacts qui peuvent s’établir entre l’enfant non désiré et le père mal accepté. Dans ce roman, Yves Dieryck s’affirme comme un romancier d’une rare pénétration psychologique.