Suivre l’actualité de ce titre (promotion, parution...)

Résumé

Comme tous les grands poètes, Henri Heine a toujours la nature présente. Dans sa rêverie la plus abstraite, sa passion la plus abîmée en elle-même ou sa mélancolie la plus désespérée, une image, une épithète formant tableau, vous rappellent le ciel bleu, le feuillage vert, les fleurs épanouies, les parfums qui s’évaporent, l’oiseau qui s’envole, l’eau qui bruit, ce changeant et mobile paysage qui vous entoure sans cesse, éternelle décoration du drame humain. — Cet amour ainsi exhalé au milieu des formes, des couleurs et des sons, vivant de la vie générale, malgré l’égoïsme naturel à la passion, emprunte à l’imagination panthéiste du poète une grandeur facile et simple qu’on ne rencontre pas ordinairement chez les rimeurs élégiaques. — Le sujet devient immense ; c’est, comme dans l’Intermezzo, la souffrance de l’âme aimant le corps, d’un esprit vivant lié à un charmant cadavre : ingénieux supplice renouvelé de l’Enéide ; — c’est Cupidon ayant pour Psyché une bourgeoise de Paris ou de Cologne. Et cependant, qu’elle est adorablement vraie ! Comme on la hait et comme on l’aime, cette bonne fille si mauvaise, cet être si charmant et si perfide, si femme de la tête aux pieds ! « Le monde dit que tu n’as pas un bon caractère, s’écrie tristement le poète, mais tes baisers en sont-ils moins doux ? » Qui ne voudrait souffrir ainsi ? Ne rien sentir, voilà le supplice : c’est vivre encore que de regarder couler son sang.

Ce qu’il y a de beau dans Henri Heine, c’est qu’il ne se fait pas illusion ; il accepte la femme telle qu’elle est, il l’aime malgré ses défauts et surtout à cause de ses défauts ; heureux ou malheureux, accepté ou refusé, il sait qu’il va souffrir et il ne recule pas ; — voyageant, à sa fantaisie, du monde biblique au monde païen, il lui donne parfois la croupe de lionne et les griffes d’airain des chimères. La femme est la chimère de l’homme, ou son démon, comme vous voudrez, — un monstre adorable, mais un monstre ; aussi règne-t-il dans toutes ces jolies strophes une terreur secrète.

Auteur

  • Né en 1808 à Paris, Gérard Labrunie prend le pseudonyme de Nerval en 1831. Il fait des études de médecine, se lie avec les romantiques et effectue de nombreux voyages. Il a une première crise de folie en février 1841, elles seront 'ponctuelles' jusqu'à ce que, au seuil de la misère, on le retrouve pendu près du Châtelet le 26 janvier 1855.

Auteur(s) : Gérard de Nerval

Caractéristiques

Editeur : Editions Le Mono

Auteur(s) : Gérard de Nerval

Publication : 25 mars 2021

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB]

Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, WEB

Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)

Taille(s) : 189 ko (ePub), 618 ko (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3633, 3146, 3660

EAN13 Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782381111681

EAN13 (papier) : 9782381111179

Vous aimerez aussi

Les promos du moment

--:-- / --:--