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Résumé

« En Russie, nous apprenons un peu de toutes choses, aussi ne nous est-il pas difficile de briller dans les salons. Au jugement de beaucoup d’hommes sévères et justes, Eugène avait de l’instruction, mais aussi beaucoup de pédanterie. Il avait le don d’effleurer tous les sujets de conversation, de garder le silence dans une discussion, en homme qui connaît ce dont il s’agit, et de provoquer le sourire des dames par le feu de ses épigrammes inattendues.
Le latin n’est plus de mode aujourd’hui ; j’avouerai donc que mon héros n’en savait que juste assez pour lire les épigraphes, parler de Juvénal, écrire vale à la fin d’une lettre, et se rappeler tant bien que mal deux vers de l’Énéide. Son esprit ne le portait pas à remuer la poussière des annales du monde, mais il gardait dans sa mémoire plusieurs anecdotes des jours écoulés depuis Romulus jusqu’à nous.
Son cœur, vide de grandes passions, était sourd aux voix de la poésie, et malgré tous ses efforts, il ne put jamais distinguer le vers iambique du vers choréen. Homère et Théocrite excitaient ses dédains, mais il lisait Adam Smith et s’occupait d’économie politique, c’est-à-dire qu’il pouvait expliquer comment un empire augmente ses richesses, comment il se soutient, et pourquoi il n’a que faire de l’or s’il possède un sol productif et abondant. Son père ne comprenait pas cette théorie, et il ne cessait d’engager ses terres.
Enfin le temps me manque pour énumérer tout ce qu’Eugène savait. Je vous parlerai pourtant de son talent suprême, de la source de ses peines et de ses joies, de ce qui donnait à sa paresse un aliment journalier : c’était la science des tendres passions qu’Ovide a chantées, et qui l’ont fait achever ses jours orageux en Moldavie, dans le fond d’une steppe, loin de son Italie. »

BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.

Auteur

  • Alexandre Pouchkine, un des plus grands poètes russes, a aussi écrit la première tragédie de la littérature russe. Il l’achève en 1825, la publie en 1831. Moussorgski en tire un opéra où il reprend des pages entières de la pièce (1869, première version). Pouchkine se rattache aux anciennes chroniques russes et à leur simplicité, ainsi qu’à l’historien Karamzine. Il en fait une tragédie romantique influencée par Shakespeare.

Auteur(s) : Alexandre Pouchkine

Caractéristiques

Editeur : BnF collection ebooks

Auteur(s) : Alexandre Pouchkine

Publication : 23 février 2021

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB]

Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, WEB

Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)

Taille(s) : 732 ko (ePub), 1,34 Mo (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3435

EAN13 Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782346144143

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