« Les voilà ! » hurla Bertrand. Jeanne de Mortvigne tomba à genoux, serrant contre elle son fils et sa nièce... François resta immobile. Le maître descendit ; ses pas résonnaient dans les escaliers tandis que s’élevait un bourdonnement de prière. Sur le seuil, Denis de Mortvigne reconnut le syndic qui avait ouvert les portes de la ville aux huguenots de Montbrun ; auprès de lui se tenait un soldat. « Où est l’enfant ? demanda le syndic. — Quel enfant ? — Le fils du martyr. — Que lui voulez-vous ? — Aucun mal. Nous voulons l’éduquer. — Vous n’emmènerez pas cet enfant. — N’aviez-vous pas fait le serment de l’élever dans la religion de son père ? — Je l’ai fait. — Alors, laisse-le nous. Denis hésita... — Donnez-moi votre parole de ne pas en faire un exécuteur. — Nous ne le forcerons pas. » Les hommes montèrent en silence. « Viens, mon garçon, dit le syndic, avec les amis de ton père » Jeanne, lâchant Bertrand et Maria, serra François contre elle. Mais l’enfant, se dégagea doucement. « S’il vous plaît, ma tante... » Et devant sa famille navrée, il partit, ferme et résolu. Maria, sans bruit, se mit à pleurer...