Suivre l’actualité de ce titre (promotion, parution...)

Résumé

Paul Verlaine est né à Metz, le 30 mars 1844, et a opté pour la nationalité française en 1873. Découvrez dans ce livre l’histoire de sa vie. « Je me rappelle une petite pension où j’allai jusqu’à l’épellation inclusivement, dans une rue aux Ours, chez une demoiselle très gâteau, et c’est tout le souvenir que j’ai d’elle et de mes études sous sa direction. Mon père était capitaine du Génie, et chez mes parents c’était souvent le tour des choses de l’armée, dans les conversations, et des officiers du régiment aux soirées hebdomadaires, whist et thé, qui s’y donnaient. J’étais si fier du bel uniforme paternel : habit à la française au plastron de velours avec ses deux décorations d’Espagne et de France, Alger et Trocadéro, bicorne à plumes tricolores de capitaine-adjudant-major, l’épée, le bien ajusté pantalon bleu foncé à bandes rouges et noires, à sous-pieds ! si fier aussi de son port superbe d’homme de très haute taille, « comme on n’en fait plus », visage martial et doux, où néanmoins l’habitude du commandement n’avait pas laissé de mettre un pli d’autorité qui m’imposait et faisait bien, car j’étais mauvais comme un diable quand on me tolérait trop d’espièglerie. Ma pauvre mère en savait long là-dessus, que son extrême bonté n’empêchait pas toutefois, si les choses allaient à l’excès de mon côté, d’en venir du sien aux justes extrémités. Plus tard, beaucoup plus tard, quand j’eus grandi, à quoi bon ? vieilli, pourquoi ? elle était coutumière, vaincue à la fin par mon adolescence tumultueuse et ma maturité pire dans l’espèce, de me dire, lors de nos scènes, en forme de menaces auxquelles elle savait bien que je ne croirais pas : « Tu verras, tu en feras tant qu’un jour je m’en irai sans que jamais tu saches où je suis. » Non, elle ne devait pas réaliser ces paroles, et la preuve, c’est qu’elle est morte d’un refroidissement contracté en me soignant de la maladie qui me tient encore. Eh bien, je rêve souvent, presque toujours, d’elle : nous nous querellons, je sens que j’ai tort, je vais le lui avouer, implorer la paix, tomber à ses genoux, plein de quelle peine de l’avoir contristée, de quelle affection désormais toute à elle et pour elle... Elle a disparu ! et le reste de mon rêve se perd dans l’angoisse croissante d’une infinie recherche inutile. Au réveil, ô joie ! ma mère ne m’a pas quitté, tout ça n’est pas vrai, mais, coup toujours terrible, la mémoire me revient : ma mère est morte, ça c’est vrai !

Auteur

  • Paul Verlaine (auteur)

    Né à Metz en 1844, Paul Verlaine arrive à Paris en 1851. Il fait la rencontre de Coppée et Heredia, puis de Rimbaud en 1871. Ils voyagent ensemble en Belgique et en Angleterre. Élu «Prince des poètes» en 1894, il meurt à Paris en 1896.

Auteur(s) : Paul Verlaine

Caractéristiques

Editeur : Editions Le Mono

Auteur(s) : Paul Verlaine

Publication : 18 novembre 2020

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [Mobi/Kindle + WEB + ePub]

Contenu(s) : Mobi/Kindle, WEB, ePub

Protection(s) : Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB), Marquage social (ePub)

Taille(s) : 552 ko (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB), 142 ko (ePub)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3660, 3435

EAN13 Livre numérique eBook [Mobi/Kindle + WEB + ePub] : 9782366599824

EAN13 (papier) : 9782366599411

Vous aimerez aussi

Les promos du moment

--:-- / --:--