Marvin et Sally se sont rencontrés dans un hôtel minable de Los Angeles. Si, dès le départ, ils avaient su lire les signes de l’amour, ils auraient dû se méfier, l’un et l’autre, des images un peu trop idylliques. Pour Marvin, cela ne fait aucun doute, il aime Sally, même si parfois elle dérape complètement et refuse d’accomplir le moindre de ses désirs. Bientôt, ce que Marvin – VRP en matériel de bureau chez Ed. Postpile – appelle la « lente dégradation des choses » commence à produire ses effets. Dès lors amour et harmonie ne sont plus que des mots qui minent leur vie de l’intérieur. Ils se déchirent sans rien omettre et finissent par s’avilir tous deux dans le terrifiant quartier de Watts, sur Western Avenue. Le troisième roman de Robert Gordienne après « Le Contrôleur du Rialto » (Laffont, 1986) et Mobile, Alabama (Phillipe Olivier, 1989) - ouvre un nouveau chapitre de son histoire américaine. Ce livre drôle, cinglant, impitoyable, souligne les lâchetés, les petitesses, les frustrations ainsi que les trésors inépuisables d’amour, de tendresse et de désir d’un couple écartelé par la maladie et le désespoir.