Il y a un saisissant contraste entre les progrès de la connaissance économique et les désastres qui ont jalonné ce siècle : d’un côté, un développement considérable des statistiques économiques et sociales, la mise en place de systèmes de comptabilité nationale, la découverte des méthodes statistiques de l’économétrie ou encore le foisonnement d’innovations théoriques réputées décisives ; d’un autre côté, des crises majeures que l’on n’a pas su prévenir, des poches de misère que l’on ne sait pas résorber ou encore un socialisme dit scientifique qui produit des économies sinistrées. C’est sans doute que se cachent quelque part des malentendus. Pour les débusquer, il faut prendre la mesure des difficultés particulières qui défient l’économiste et des principes de travail auxquels il doit se soumettre pour les surmonter. Il est alors possible de préciser les critères de scientificité que devraient respecter les énoncés de l’économie, en même temps que les limites de l’usage qui peut être fait de ses productions théoriques.