À cause peut-être de la douceur de l’air, ou du calme des vallées, le Loir-et-Cher est constellé de cliniques psychiatriques new-look. Et parfois leur grille s’entrouvre pour laisser passer un élu, un apprenti thérapeute en quête gourmande de stage. Le jeune homme de bonne volonté s’avance vers le château. Il gravit trois marches d’un perron. Il pénètre dans un hall. Et voici la Folie. Voici Amos, long provocateur aux yeux verts, voici Sophie le monstre avec son petit chat de peluche. Voici le Dr Bruault qui évalue perpétuellement l’état de ses parquets avant d’éclater en sanglots. Voici Chimère, ectoplasme fuyant sur ses chaussons roses, qui véhicule avec délices le grand cahier des desiderata, escortée de sa fidèle interne Paola. Et voici le diable bancal… et bien d’autres fantômes encore. Telle est « la Grille » avec ses amours et ses tortures, ses tendresses et ses rituels : un portrait sans complaisance des aventures de la Déraison, un récit épique, tantôt drôle et tantôt à pleurer, des enchaînements maudits de la Folie.