Il est des domaines, où l'innovation est plus nécessaire, plus attendue que dans d'autres et où, paradoxalement, elle est plus difficile à faire reconnaître et à adopter.Le monétaire, dans le sens conceptuel donné à ce terme, est de ceux-là. La raison en est probablement le caractère très particulier de la monnaie, issu de son usage universel depuis des temps immémoriaux, de l'importance capitale qu'elle a dans la vie de chacun, et des questions que l'on se pose sur sa véritable nature.D'où un sentiment, que l'on peut rapprocher du sentiment religieux, de la foi que l'on a en quelque chose de très important, que l'on sait ne pas pouvoir comprendre ; et, en corollaire, la réaction - hostile et quelquefois méchante - à l'égard de tout ce qui peut sembler porter atteinte à sa croyance.Tel est l'obstacle à surmonter par les deux propriétés exceptionnelles et méconnues exposées par le Centre Jouffroy : a) la valeur réelle, indépendante du temps et du lieu, et parfaitement stable, d'un numéraire de transaction externe, conditions requises pour une monnaie d'ancrage, jamais réalisées ; b) son aptitude à défendre - avec succès - des parités de change, et écarter tout risque de crise sans inflation et sans incidence sur le fonctionnement des monnaies nationales, qui en ferait le stabilisateur recherché depuis 3/4 de siècle.Il se trouve que ces propriétés sont celles que réclament, actuellement, les autorités monétaires et les dirigeants politiques : parce qu'elles contribueraient, au-dedans du cadre du traité de Maastricht, à la réalisation de la monnaie unique ; en dehors de ce cadre, parce qu'elles donneraient - à la politique monétaire - une liberté d'initiative et de réalisation, qui lui fait tragiquement défaut.C'est pourquoi, le Centre Jouffroy pour la réflexion monétaire a l'espoir de trouver la récompense à plus de vingt années d'efforts, dans l'accueil qui sera fait à ses propositions.