L’ouvrage : On se souvient du choc provoqué ces derniers temps par certaines images parues dans les hebdomadaires à grand tirage. Elles présentaient, comme déjà passées dans notre existence quotidienne, des liturgies spectaculairement nouvelles. Leur apparence semblait accuser le contraste le plus brutal avec le déroulement longtemps presque immobile des célébrations chères aux yeux (et aux oreilles) des catholiques d’âge adulte. Quelle est la portée véritable de telles recherches, ressenties parfois comme des "escalades" agressives, sinon comme des provocations ? Qu’est-ce qui, dans la vie liturgique, doit être considéré comme essentiel, aussi bien dans sa pérennité que dans ses liens avec les cultures et les grandes tâches humaines ? La réponse à ces interrogations ne saurait plus être uniquement celle des clercs. De Marx aux structuralistes, de Pierre Emmanuel à Siniavki, la communication humaine et spirituelle reçoit des éclairages impossibles à négliger. La psycho-sociologie, l’étude de l’expression au théâtre, dans la danse, en musique et dans les arts plastiques, ont leur part déterminante et néanmoins spécifiquement limitée dans tout effort d’identification de la démarche liturgique. Désignée d’une manière inévitablement approximative, la "révolution liturgique" devrait donc reconnaître et renouveler ses liens avec le mouvement des civilisations chrétiennes et non chrétiennes. Ce qui n’empêche qu’elle puisera sa sève d’abord dans la parole de Dieu. La révolution ainsi ne sera pas tant d’inventer que de découvrir la pureté de l’héritage : l’éternelle Parole, célébrée et vécue aujourd’hui dans l’assemblée et hors de l’assemblée.