Nous sommes devant une poésie en ébullition. Roland Hesse se prête d’abord à toutes les tentatives oniriques, du fantastique au roman de chevalerie. Au grand mât du voilier Rêve, les cordes sont tendues à craquer… Dans l’accalmie, le poète se juge, se place sur la sellette, s’affronte au monde. Il étire sa conscience aux limites du sentiment de vivre, injustifié, dans un monde parfois hostile auquel il tend cependant des mains fraternelles au pays des hommes. Troisième dimension des Découvertes : comme à distance, Roland Hesse contemple sa vie se dérouler sans lui. Ici, en vers souvent rimés, il se voit s’agiter, créature de l’Histoire en butte aux dieux, aux paysages, à la tentation verbale, au silence. L’humour, à côté du cri, forme le levain des Découvertes. Ce recueil vaut par l’amalgame réussi de diverses tentations. Il vaut aussi par la force de l’imaginaire, la souplesse du rythme, et souvent une sorte de perfection plastique.