1885-1985 : un siècle s’est déjà écoulé depuis la mort de Victor Hugo dont le souffle épique a brossé une fresque légendaire de l’aventure humaine. Quels regards aurait portés l’auteur de La Légende des Siècles sur ces cent dernières années ? Nul ne le sait mais il est certain qu’elles auraient fourni une ample matière à sa veine tant lyrique qu’épique. Les grandes tourmentes de l’histoire ont accéléré leur mouvement autour de l’homme qui semble à la veille de maîtriser son destin. Le progrès scientifique et technique pose en termes nouveaux la question du pouvoir et place l’homme devant des choix déchirants, véritables tempêtes sous le crâne du Prométhée moderne. À la croisée du XXe siècle en train d’expirer au terme d’une course vertigineuse et inquiétante, et du XXIe siècle, nébuleuse multiforme aux contours effrayants, irréels, fantasmagoriques, l’histoire, cette spirale qui entraîne vers des horizons toujours plus surprenants, ne se situe plus aux portes de la légende. L’histoire semble être devenue elle-même légende.