Un quart de siècle après la mort de Staline le « phénomène stalinien » reste tenacement à l’ordre du jour. L’auteur distingue trois « dimensions » de ce phénomène : la dimension stratégique, la dimension idéologique et la dimension utopique (le stalinisme comme projet de société). Or si le stalinisme comme stratégie est momentanément abandonné et le stalinisme comme idéologie a perdu une large part de son mordant, il n’en est pas de même du projet social stalinien qui demeure actuel en raison des servitudes de la crise du monde occidental, crise dont la signification dépasse de loin celle d’une simple crise économique. Le courant althussérien apparaît de son côté comme une expression idéologique de cette même crise. La parenté latente du stalinisme et de l’althussérisme bloque chez les tenants de cette école toute velléité de procéder à une critique idéologique en profondeur du « phénomène stalinien ».