De Pétra à Baalbek, en passant par Palmyre, la pierre est omniprésente au Proche-Orient. Presque tous les monuments de la région sont issus des carrières et la plupart de leurs caractères techniques sont étroitement dépendants des conditions géologiques et des techniques propres à ces exploitations. Comment imaginer l’usage de mégalithes à Baalbek si la roche locale n’avait présenté que des strates fragmentées et de faible épaisseur ? Si la production en série modulaire des blocs des fortifications hellénistiques de la côte méditerranéenne a été décidée, c’est grâce à la relative homogénéité des grès dunaires. L’absence de colonnes monolithes en gypse dans les sites de la vallée de l’Euphrate syrien ne tient pas à une décision architecturale, mais à l’impossibilité d’extraire de longs monolithes dans cette roche. La bichromie des monuments d’époque islamique se trouve essentiellement dans les zones géologiques où l’on peut extraire, à peu de distance, du calcaire clair et du basalte. Les pierres décoratives importées de diverses contrées présentent également des aspects spécifiques à leur type de gisement et à leur mode d’exploitation. Tel est le cas des colonnes de marbre cipolin dont l’esthétique finale est déjà déterminée, dès la carrière, par la manière d’isoler leur volume dans la masse rocheuse en anticipant la position de leurs veines vertes et grises. Par ailleurs, que sait-on sur les carriers antiques et médiévaux de la région ? Très peu de chose, si l’on en juge par l’extrême rareté des études historiques et archéologiques qui abordent ce thème. Les sources antiques et médiévales sont quasiment muettes à leur sujet. Les archéologues les assimilent souvent aux mineurs qui ne font que briser la roche pour en extraire le minerai sans intervenir sur la suite du processus de fabrication, alors que les carriers sont, au contraire, en interrelations étroites avec les chantiers de construction : ils exécutent les commandes après avoir défini pour les constructeurs, les possibilités techniques et esthétiques de la production de leur carrière. La rareté des informations sur les carrières de pierre tient d’abord au manque de sensibilisation des archéologues à leur sujet : peu connaissent la problématique archéologique des chantiers d’extraction et les résultats potentiels que peut apporter leur fouille stratigraphique. Les méthodes de fouille doivent être également adaptées aux carrières. Mais, dans la périphérie des zones urbaines, face à la transformation rapide des anciennes carrières en dépotoir, il est indispensable d’engager des prospections et des inventaires. Ces investigations doivent être accompagnées de descriptions précises des structures rocheuses encore visibles dans ces sites. Il existe pour cela un vocabulaire bien spécifique à ce domaine mais très mal connu, aussi bien en français qu’en arabe. L’objectif du présent ouvrage est de proposer un outil linguistique et technique illustré afin d’élargir les recherches dans cette discipline, où elles ne sont qu’embryonnaires. La technicité du sujet impliquait la présentation de nombreuses illustrations et une édition en format réduit pour faciliter l’usage de ce glossaire sur le terrain. Malgré tous nos efforts en vue de l’exhaustivité, il restera néanmoins quelques lacunes, dont nous prions les lecteurs de bien vouloir nous excuser.
Editeur : Presses de l’Ifpo
Publication : 30 avril 2019
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + PDF + WEB]
Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, PDF, WEB
Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), Marquage social (PDF), DRM (WEB)
Taille(s) : 7,76 Mo (ePub), 15,3 Mo (Mobi/Kindle), 5,14 Mo (PDF), 1 octet (WEB)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3081, 3075
EAN13 Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + PDF + WEB] : 9782351593011
EAN13 (papier) : 9782351591536
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