C’est si loin, le Pacifique ! Qu’a voulu fuir Marie, en partant pour cette île du bout du monde ? Est-elle venue y trouver la nouveauté de sensations qui font d’elle une terre vierge ? Pourtant, porté par la rumeur de l’océan, un sentiment diffus de solitude va grandir en elle, comme un avertissement de souffrances à venir, une manière de la prévenir qu’elle va connaître là les violences de la passion, jusqu’à la tentation de la mort. Dans cet espace rétréci, le bonheur insulaire aurait-il pu durer, éternellement lumineux, luxuriant ? À l’image de l’été infini de l’île, un amour sur lequel ni le temps ni l’ailleurs, n’auraient eu de prise était-il possible ? Très vite, Marie étouffe dans la moiteur végétale de la saison arrêtée. Revenue blessée, elle est prête enfin à entreprendre le vrai voyage, celui qui va la conduire aux sources de son passé, en une exploration de la mémoire qui lui dévoilera la carte secrète de sa destinée, en une relecture de son histoire qui la mènera à la découverte d’elle-même. De l’île, ne restent que les images sans pouvoir d’un été hors du temps, laissant la place à un autre avenir empli du mouvement de la vie.