« Le Chef de l’État m’a assuré de son soutien, je serai lavé de toute infamie ! », Gérard Colé, P.-D.G. de la Française des Jeux de juillet 1989 à décembre 1993, a longtemps cru au bon Dieu. N’est-ce pas Gérard Colé qui, en tant que conseiller en communication, avait assuré la réélection de François Mitterrand en 1988 ? Et Tonton, pour le remercier, ne lui avait-il pas offert la présidence de la société la plus lucrative de France ? Mais le bon Dieu a fini par le lâcher, comme il en avait lâché d’autres avant lui… En décembre 1993, Mitterrand l’a rayé des cadres. Et le 21 décembre 1994, Gérard Colé a été mis en examen pour « abus de biens sociaux, faux et usage de faux, ingérence… » Que reproche-t-on à l’ancien P.-D.G. du Loto ? D’avoir, quatre ans durant, mené grand train aux frais de la princesse et de la Française des jeux. Mais la liste des abus ne s’arrête pas à ses profits personnels : évasion de capitaux vers des paradis fiscaux, des comptes sur velours de l’île Jersey aux coffres-forts suisses, alliance et mésalliance avec des partenaires aussi étranges qu’étrangers, importation illicite de machines à sous, amitiés particulières et lucratives avec des sociétés trop amies pour être réellement honnêtes… Autant de chefs d’inculpation qui font porter le chapeau à Gérard Colé. Mais peut-on imaginer que cet homme ait pu agir à sa guise sans le concours intéressé de ses amis politiques ? L’Élysée n’a-t-il pas couvert ses agissements et ses débordements ? Pourquoi Michel Charasse, ministre du Budget et ministre de tutelle du Loto, n’a-t-il jamais exercé son pouvoir de contrôle ? Et pourquoi le Crédit Lyonnais s’est-il porté garant lors d’opérations sujettes à caution ? Et que vient faire Bernard Tapie dans cette affaire qui du rose a soudaine ment viré au noir ? Pour les enquêteurs, l’affaire du Loto est le scandale de cette fin de siècle. Nous vous en dévoilons les épisodes inédits. Nous vous révélons les dessous du jeu !