Ce livre nous convie à une fresque villageoise haut-marnaise de l’époque 1930-1940. Les acteurs de cette comédie humaine ne sont pas sortis de l’imagination de l’auteur, mais ils paraissent sous leur véritable nom. Les séniors retrouveront avec émotion un certain âge d’or, la jeune génération y apprendra ce que fut leur vie en ce début du XXe siècle, et les « tocards » voillecomtois, s’ils n’ont pas eu la célébrité de Clochemerle-en-Beaujolais, y gagneront au moins une véritable authenticité. Lucette Thiéblemont laisse la petite fille du pays, qu’elle fut jadis, étaler ses souvenirs au fil des pages. Avec simplicité et parfois avec humour, elle nous fait revivre les veillées d’antan, les potins des commères, les jeux naïfs des enfants, les paysans, artisans, commerçants, enseignants, villageois, pauvres et riches, qui donnaient vie au « Vallage ». Puis, il y a cette période de la « drôle de guerre », et, un matin, l’invasion de Voillecomte par les Allemands ; la honte... Pour les rescapés des tranchées de Verdun et autres miraculés du « Chemin des Dames », l’humiliation est grande. Tant de sacrifices pour rien Les yeux de la « petite Lucette » se refermeront sur l’image de son père, en lui rendant un vibrant hommage, ainsi qu’à ceux qui, comme lui, connaissaient encore les valeurs du mot « patrie ».