Maître Persin est le surnom donné au Diable à la fin du XVIe siècle en Lorraine. Il appartient à l’imaginaire paysan que ce livre fait revivre. Les ruraux ont développé une culture du merveilleux qui leur permet d’approcher l’indicible. De nombreuses pratiques magiques sous-tendent la vie quotidienne des communautés. L’analyse d’événements lorrains, antérieurs au XVIIIe siècle, permet de retrouver les racines des comportements traditionnels. Des documents inédits provenant de collections privées complètent les informations fournies par les archives publiques. Les résultats sont systématiquement élargis à d’autres régions et périodes. Au-delà de son intérêt scientifique, ce livre répond à une attente. Le monde du merveilleux qu’il dévoile, n’a rien perdu de son actualité. Il a même tendance à renaître. Il appartient à une civilisation que nous ne cessons de rechercher, parce que nous la savons nôtre. Nous faisons partie d’un univers où fourmillent encore les pensées des anciens. Leurs traditions et leurs croyances nous ont forgés. Aussi chacun d’entre nous conserve-t-il une parcelle de l’imaginaire des campagnes. Pourtant notre culture citadine refuse souvent ses sollicitations, parce qu’il est de bon ton de le faire. Voilà pourquoi beaucoup évitent de dire que, maintenant encore, ils gardent en mémoire le testament de Maître Persin.