Depuis sa construction à la Renaissance, le château de François Ier n’a pas cessé d’envoûter ses visiteurs. Conçu pour les mystères de la guerre et de l’amour autour de son escalier à double révolution, selon Chateaubriand, ses degrés incitent à remonter le temps dans le sillage des reines et des favorites qui y brillèrent d’un amour courtois ou d’amours sorciers. Ces Dames Galantes, au fil des siècles, ont imprégné les alcôves du logis de leurs parfums capiteux à la fragrance persistante. C’est pourquoi, à minuit, aux solstices, se discernent les échos joyeux de la petite bande de fêtards du Roi Chevalier, gracieux papillons, fantômes travestis en cadavres exquis voulant encore et encore « s’esjouyr » sous la lune de Chambord. Le Roi Soleil y chassa avec sa cour et se divertit des bouffonneries de Molière et de Lully. Les courtisans du temps rêvaient tous de faire le fameux voyage de Chambord, privilège permis de nos jours au plus grand nombre. Grâce à l’exposition des Lices et Délices, tapisseries conservées au château et en son musée de la chasse, s’anime le prestigieux théâtre d’ombres. Ainsi, dans la clarté argentée de la Pleine Lune, revivent les grandes heures du château. Enchantement partagé par Léonor Fini et Yves Tanguy dans le clair-obscur de Léonard de Vinci.