Ceux qui travaillent dans le monde de la santé apportent une attention croissante aux données sociologiques qui intéressent l’exercice de leur profession. Il est en effet impossible de comprendre une personne sans ses références sociales. L’appartenance à une culture, à des structures sociales, des collectivités, des groupes… détermine pour une large part jusqu’à l’idée qu’elle se fait d’elle-même. On passerait à côté du malade en ignorant ce que signifie dans sa vie cet ensemble d’attaches que l’hospitalisation vient perturber. Par ailleurs, les contacts du malade avec le monde de la santé ont profondément évolué ; ils ne se réduisent pas aux rapports directs avec un médecin connu. À l’hôpital surtout, le malade dépend de l’intervention complexe de différents groupes : médecins, infirmières, personnel de service, administration… Enfin, l’hôpital moderne s’est développé jusqu’à prendre des dimensions presque gigantesques. Les problèmes de communication, notamment, ont besoin d’être clarifiés si l’on cherche un fonctionnement à la fois efficace et humain tant pour le personnel que pour les malades. C’est en réponse à cette situation que Chantal Couvreur a rédigé cette introduction à la sociologie ; la démarche pédagogique en fait un excellent manuel destiné d’abord aux élèves infirmières ; il intéressera aussi tous ceux qui interviennent dans les soins hospitaliers. Proposant dans une première partie les notions courantes de la sociologie, l’auteur les explique par des exemples pris dans le milieu hospitalier. Elle apporte ensuite une analyse sociologique de l’hôpital, en insistant particulièrement sur les problèmes de communication. L’introduction de cette discipline dans la formation et dans les préoccupations du personnel soignant voudrait contribuer à l’humanisation de l’hôpital.