Au cours de l’hiver 1944-45, les troupes alliées occupent les Ardennes belges où les Allemands tentent une dernière contre-offensive éclair. Tel est le cadre historique du roman dont l’action se déroule en vingt-quatre heures. Premier temps : un petit orchestre de jazz composé d’étudiants est envoyé au hameau des Freux par le Recreation Center de l’armée américaine. Installé à l’auberge, il fait danser les soldats et la jeunesse civile de la région. Le plus jeune musicien est Robert, le pianiste. A vingt ans, il est pur, inquiet et maladroit devant les femmes, et pourtant plein de désirs. Entraîné par Myriam, une des filles de l’aubergiste, dans une grange proche de l’établissement, son éblouissement amoureux coïncide avec une atmosphère d’anxiété grandissante. Des infiltrations ennemies se rapprochent peu à peu de l’auberge que l’orchestre quitte à la dernière minute pour se réfugier dans un village de l’arrière. Second temps : l’orchestre retourne le lendemain sur les lieux : le hameau a été rasé par les obus, les occupants de l’auberge sauvagement assassinés. Robert, au bord de la folie, fait à l’aumônier militaire, qui tente de le ramener à la raison, le récit entrecoupé de cette nuit à la fois terrible et merveilleuse où le garçon a connu la peur, la mort, le froid, l’amour et la trahison de cet amour, ainsi que le désespoir, sans doute inguérissable, de sa condition d’homme.