Les dictionnaires sont d'étranges cimetières où les mots semblent figés, amortis, rangés pour toujours dans leurs petites boîtes. Les mots aiment bien qu'on s'amuse avec eux, petits cailloux dans la bouche, greli-grelots toujours remuants, jamais assagis, jamais assujettis dans le sens qu'on voudrait leur donner. Qu'on les excite un peu, qu'on les chauffe et les stimule et les voilà qui abondent (voir ce mot), que s'accointent (de coït) sans souci des bienséances (hebdomadaires) de l'archadémie, ils s'ouvrent et s'éclatent pour vous envoyer naître ailleurs, l'âne se met à braire dans l'ange, la fiction crée l'orgasme et le Pape est épatant avec sa petite culotte sur la tête.