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Résumé

Alfred de Musset (1810-1857)

"Pour écrire l’histoire de sa vie, il faut d’abord avoir vécu ; aussi n’est-ce pas la mienne que j’écris.

Mais de même qu’un blessé atteint de la gangrène s’en va dans un amphithéâtre se faire couper un membre pourri ; et le professeur qui l’ampute, couvrant d’un linge blanc le membre séparé du corps, le fait circuler de mains en mains par tout l’amphithéâtre, pour que les élèves l’examinent ; de même, lorsqu’un certain temps de l’existence d’un homme, et, pour ainsi dire, un des membres de sa vie a été blessé et gangrené par une maladie morale, il peut couper cette portion de lui-même, la retrancher du reste de sa vie, et la faire circuler sur la place publique, afin que les gens du même âge palpent et jugent la maladie.

Ainsi, ayant été atteint, dans la première fleur de la jeunesse, d’une maladie morale abominable, je raconte ce qui m’est arrivé pendant trois ans. Si j’étais seul malade, je n’en dirais rien ; mais comme il y en a beaucoup d’autres que moi qui souffrent du même mal, j’écris pour ceux-là, sans trop savoir s’ils y feront attention ; car, dans le cas où personne n’y prendrait garde, j’aurai encore retiré ce fruit de mes paroles, de m’être mieux guéri moi-même, et, comme le renard pris au piège, j’aurai rongé mon pied captif."

Octave, jeune homme de 19 ans, vit une tragédie : sa maîtresse le trompe. Son ami Desgenais lui conseille de se livrer au libertinage : les sentiments amoureux ne sont pas importants. Octave refuse cette idée et passe ses nuits sous les fenêtres de son ancienne maîtresse...

Auteur

  • Alfred de Musset (auteur)

    Avant Baudelaire, Musset (1810-1857) peut bien faire figure de poète maudit: rarement un écrivain a mis une telle constance à refuser de faire carrière et à se détruire. L'avenir qui s'offre au jeune homme de dix-huit ans, reçu parmi les écrivains qui peuplent le salon de l'Arsenal de Nodier, est pourtant prometteur. Mais Alfred de Musset - ce sera une de ses constantes - préfère la vie à l'écriture et use ses nuits avec divers joyeux compagnons de débauche. À dix-neuf ans, ses Contes d'Espagne et d'Italie l'ont déjà fait remarquer, mais l'échec, en 1830, de La Nuit vénitienne à l'Odéon l'éloigne pour longtemps des salles de théâtre. Son oeuvre dramatique sera constituée de pièces à lire "dans un fauteuil": À quoi rêvent les jeunes filles (1832), Les Caprices de Marianne (1833), On ne badine pas avec l'amour (1834) et Lorenzaccio sont publiés dans la Revue des Deux Mondes bien avant d'être représentés sur scène. Les années 1830-1839 témoignent d'une grande activité créatrice. Musset écrivait tantôt très vite, tantôt avec peine, s'aidant de l'alcool au cours de longues nuits solitaires où il interdisait à quiconque de pénétrer dans sa chambre. Jouant de tous les registres, Musset ne tarde pas à ironiser avec verve sur ses amis romantiques. Plus angoissée, La Nuit de décembre évoque la présence obsédante de l'autre: "le malheureux vêtu de noir,/Qui me ressemblait comme un frère". La tumultueuse liaison avec George Sand n'apporte pas à Musset d'apaisement. Il revendique hautement sa débauche dans La Confession d'un enfant du siècle: "la vue d'une femme me faisait trembler. Que de fois je me suis relevé, la nuit, baigné de sueur, pour coller ma bouche sur les murailles, me sentant prêt à suffoquer!" L'amour, à la fois plaisir et passion, est une excellente raison de vivre et de mourir: Rosette (On ne badine pas avec l'amour, 1834) et Coelio (Les Caprices de Marianne, 1833) meurent pour avoir trop cru à l'amour; Lorenzaccio, lui, cherche sa voie, déchiré entre la débauche et la pureté. Après 1840, comme fatigué et dédaigneux du monde, Musset ne publie plus. À partir de cet instant, des sonnets, des chansons, des stances commencent à traîner pêle-mêle sur sa table. "Il s'amusait à les écrire à la hâte, quelque fois en abrégé, sur des chiffons de papier, sur une enveloppe de lettre, (...) comme pour établir que tout cela n'intéressait que lui et ne devait pas voir le jour." Musset rejoignait peu à peu le "frère vêtu de noir": "Viens à moi sans inquiétude. (...) / Ami, je suis la Solitude." Les années 1847-1848 voient un regain d'intérêt pour l'oeuvre de Musset, qui fait jouer deux nouvelles pièces: Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée et Il ne faut jurer de rien. L'élection à l'Académie française récompense en 1852 Le Poète déchu (titre d'une confession inachevée de 1839) et rappelle à la mémoire de chacun l'auteur de La Nuit de mai: "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots".

Auteur(s) : Alfred de Musset

Caractéristiques

Editeur : La Gibecière à Mots

Auteur(s) : Alfred de Musset

Publication : 23 avril 2019

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + PDF + WEB]

Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, PDF, WEB

Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), Marquage social (PDF), DRM (WEB)

Taille(s) : 454 ko (ePub), 1,45 Mo (Mobi/Kindle), 1,22 Mo (PDF), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3436, 3442

EAN13 Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + PDF + WEB] : 9782374633602

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