Tous les soirs, Basile se rend chez son ami Gilbert pour attendre, auprès de lui, l'arrivée de Clotilde. Mais Clotilde ne rentre pas. Ou bien elle rentre tard, elle invente des excuses, bref ce n'est plus comme avant, quand cette gamine, apprentie-comédienne, avait fait irruption dans la vie des deux hommes, et les avait séduits par son naturel, sa cocasserie, sa voix délicieusement rauque et son langage pittoresque. À cette époque, Basile habitait chez Gilbert, il partageait ses amours, et jouait le rôle de confident. Quel charme (ou quel secret) unissait ces trois êtres ? Clotilde n'est-elle pas, pour Basile et Gilbert, l'image d'un souvenir lointain, la résurgence d'une complicité ambiguë, du temps de leur adolescence, quand ils attendaient tous deux, au fond du grand jardin, la venue de la petite fille à l'escarpolette ? On retrouve ici l'art et la manière de l'auteur de Marianne et les autres et de Voie privée. Derrière l'apparente simplicité d'un récit conduit avec humour et tendresse, c'est tout le mystère de nos amours perdues ou interdites qui se dévoile.