La crise pétrolière, et les mouvements erratiques des monnaies, conduisent à un double constat, qui sert de point de départ à l'ouvrage de Michel Courcier : l'inflation et le chômage interne, qui frappent aujourd'hui nos économies, sont inséparables des perspectives de l'économie mondiale, et la situation actuelle des économies industrielles se trouve directement tributaire des tendances lourdes de l'environnement international à long terme.Sur ces prémisses, Michel Courcier qui fut longtemps responsable du C.E.P.I.I. (Centre d'études prospectives et d'informations internationales), recense avec minutie les principales transformations intervenues au cours des vingt dernières années, et en présente une synthèse par grands sous-ensembles régionaux concernant les domaines technologiques, économiques et sociaux. Ces observations le conduisent à introduire et à discuter plusieurs scénarios alternatifs applicables à l'économie mondiale, qui constituent autant de simulations susceptibles de provoquer l'imagination des responsables.Mais sa contribution à la prospective internationale ne se réduit pas à l'examen d'hypothèses quelque peu arbitraires. Elle comporte également une réflexion critique sur les possibilités et les limites de l'information statistique disponible, et de leur traitement. Par-delà les écrans - nécessairement opaques - de ces présentations comptables, il suggère de prendre en compte les jeux complexes et les stratégies multiples des différents acteurs de la vie internationale : États nations, intermédiaires financiers, entreprises multinationales et groupes sociaux ; et d'ajouter, ainsi, aux deux dimensions classiques de l'espace et du temps, une « troisième dimension » correspondant aux analyses stratégiques.En définitive, Michel Courcier nous livre une réflexion méthodologique précieuse, en même temps qu'il esquisse un cadre analytique original. Il propose de nouveaux indicateurs, sur les potentiels et sur les flexibilités des différents systèmes économiques, qui devraient éclairer valablement l'horizon des décideurs, dont dépend - en dernier ressort - l'avenir de l'économie mondiale.