Dans un cadre rassurant parce que minutieusement agencé, J. mène une existence dont le confort est fait de gestes mécaniques, de manies et de soumission à l’ordre quotidien que lui imposent son travail et la vie qu’il partage avec A. dans un appartement assez cossu. Et soudain la violence fait irruption dans ce monde clos où J. se croyait en sécurité : le viol de cette femme qu’il aimait — qu’il croyait aimer ? — le plonge dans un désarroi qu’exacerbe bientôt le déferlement d’une imagination délirante et obstinée. Cet événement, le viol d’A., devient pour J. l’objet d’une enquête inquisitoriale à quoi le conduisent une jalousie et des obsessions brutalement révélées. Par-delà un constat objectif et méticuleux où s’enchaînent mille détails significatifs (froideur et hostilité des lieux, pesanteur des habitudes et des stéréotypes…), comment apprécier les responsabilités de ce couple pris dans un drame où les mots sont meurtriers, et destructrices les images qu’ils font naître ?