J'avais 18 ans. Je croyais tout savoir. Cela avait l'air si simple. Cet été-là, du côté de Naples, mon père, Alberto Zanitti, comme d'habitude, faisait sa petite guerre avec son vieux copain et ennemi, Santonni. Ma famille peut bien sembler comme toutes les autres, au premier abord. Mais non. À chacun de ses membres incombe la plus lourde des responsabilités : il appartient à l'organisation, qui demande ces longues répétitions où on apprend les réflexes sans faille, qui transforment les dangers du voyage et les prouesses en une implacable routine. Pour un geste oublié, un quart d'heure soustrait, une nuit de liberté, c'est l'accident. Parfois la mort. Impitoyable et terrible, le monde du cirque doit survivre. Pour cette minorité en déplacement, chaque nouvelle ville est un combat, c'est la guerre des cirques avec les concurrents, ennemis implacables, mais qu'on retrouve amis et solidaires dans les cas graves.