La petite sirène nous renvoie à l'étude de la genèse de la sexualité féminine, dans la féminité infantile. Le travail présenté ici articule celle-ci aux soubassements narcissiques les plus primitifs, comme en témoigne l'existence de la figure de la sirène dans les mythes depuis l'aube de l'humanité. La sirène ne peut pas se marier : il n'est guère pour elle de scène primitive. À qui donc s'identifie-t-elle ? Quel chant mélodieux fait-elle résonner aux oreilles de l'enfant, qui la détourne du chemin qui la mènerait vers une génitalité adulte ? Quelles traces de ce chant ineffable demeure-t-il au fond de chaque femme ? L'objet combiné accompagne la formation de cette énigmatique sirène, tout comme la scène primitive du couple parental impose sa présence à la détermination de toute identité sexuelle. Mais, tandis que le premier nous retient par la fascination narcissique qui lui est propre, la seconde nous impose la souffrance du conflit qui est le propre de l'homme.