À mi-chemin de l'autobiographie et du recueil de souvenirs, Les miroirs parallèles se présente comme une chronique où alternent les épisodes d'une existence vouée au contraste, le récit merveilleux de franchise et de simplicité d'un homme qui tente de retrouver le fil de sa vie, à travers les péripéties qui l'ont jalonnée, les rencontres privilégiées qui en ont déterminé le cours. Né à Chalon-sur-Saône, de parents instituteurs, l'auteur ressuscite pour nous les vertus oubliées d'une époque, celle de la Grande Guerre, et d'une province, la Bourgogne, où les élans du cœur et les convictions républicaines rivalisent avec l'amour de la vigne et la célébration de la bonne chère. Après les années d'apprentissage, marquées du sceau d'un maître, Alain ; après la jeunesse enthousiaste, engagée dans les heurs et malheurs du Front populaire, c'est la rupture, le grand départ pour l'Amérique du Sud, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. Là-bas, notre Bourguignon découvrira la démesure d'un continent, l'explosion sauvage d'une nature, aussi exceptionnelle et imprévue que l'amitié orageuse (et dérangeante pour les idées reçues) qu'il nouera avec un écrivain de taille, Bernanos. De retour au pays natal, il retrouve une France libérée et une famille entrée dans l'histoire de la Résistance, et même dans l'Histoire tout court, puisque Danielle Gouze, sa sœur, est devenue l'épouse de François Mitterrand. Des rives de la Saône aux paysages tropicaux, le trajet parcouru nous dévoile peu à peu l'identité (et le caractère) d'un voyageur qui veut se tenir dans le juste milieu des passions contraires. Il nous livre, par le jeu des miroirs parallèles, l'image d'un équilibre, toujours fragile, la réponse d'une vie toujours en question.