Un télégramme annonce à François Est la mort de son père. Revenu au sud de la France, dans sa ville natale, pour une cérémonie qu'il croit banale, il se retrouve confronté à l'absence de la dépouille mortelle. Seule la mère garde la mémoire du disparu. Quelques photos, retrouvées par les sœurs, organisent le début d'un puzzle qui va entraîner le fils à s'interroger sur la vie de cet homme qui lui était étranger. Au midi de son enfance, où subsistent une langue, des coutumes, une façon bien particulière de percevoir le temps qui passe, le narrateur part en quête de son géniteur pour une ultime prière. C'est alors la redécouverte d'un monde qu'il avait volontairement occulté. Naissent, dans une galerie de portraits, ceux qui le connurent ou l'approchèrent. Le fils va rassembler ces dires, tantôt sous forme d'une trame policière, tantôt comme des témoignages qui vont l'obliger à se confesser lui-même sur son propre passé. Ainsi, après avoir reconnu le corps apaisé de son père, il pourra quitter la ville avec une idée plus juste de sa filiation. Roman des racines et de la mémoire, mais aussi du devenir d'une tradition dans un pays trop souvent soumis aux clichés, La prière du guetteur voudrait réconcilier lyrisme et quotidien, religieux et profane. Il doit, sans doute, beaucoup à des écrivains comme Henry Miller et Jean Giono.