Résumé
Les implications philosophiques et morales du déterminisme
Depuis la célèbre fiction forgée par Laplace en 1814 dans ses Essai philosophique sur les probabilités – dite du démon de Laplace, abondamment commentée dans ce Matière première –, qui voit une intelligence infinie calculer selon certaines lois tous les états du monde, le déterminisme est un cadre central de la connaissance scientifique. Pourtant, de nombreux débats parcourent cette idée. Existe-t-il un seul paradigme déterministe, dont les modifications seraient en fait des variantes, ou faut-il pluraliser les déterminismes selon les sciences (biologiques, historiques et sociales, etc.) et les positionnements philosophiques ? Face aux limites des modèles déterministes et du cadre laplacien, qu’il s’agisse de mécanique classique, de mécanique quantique, de biologie, des sciences humaines ou de philosophie, doit-on accepter l’écart entre l’horizon de notre connaissance et sa mise en pratique, éventuellement en nuançant l’idéal laplacien, ou faut-il au contraire tenter de dépasser tout paradigme déterministe ? Tombe-t-on alors nécessairement dans l’indéterminisme ontologique, comme on l’a souvent affirmé précipitamment ? Enfin, philosophiquement, quelles sont les implications d’un déterminisme conséquent, en particulier sur le plan moral ?
Ce numéro de Matière première aborde d’une manière multiple et interdisciplinaire ces questions. Il articule des enjeux scientifiques, épistémologiques et philosophiques autour de la tension entre le déterminisme, ses critiques et l’indéterminisme. Epistémologues, historiens des sciences (naturelles et humaines), scientifiques et philosophes font le point sur les approches classiques et proposent de nouvelles perspectives.
Plongez dans ce numéro de Matière première qui articule des enjeux scientifiques, épistémologiques et philosophiques autour de la tension entre le déterminisme, ses critiques et l’indéterminisme
EXTRAIT
En sciences de la nature, nombre de lois ont une semblable structure impliquant la covariance synchronique et non la causalité. Et l’intelligibilité scientifique n’est pas, en un tel cas, de nature déterministe, si l’on s’en tient aux remarques sémantiques faites ci-dessus sur ce terme : il n’y a pas de détermination ontique du volume par la pression du gaz, ni de la pression par le volume du gaz. Les deux covarient.
À PROPOS DES AUTEURS
Pascal Charbonnat est enseignant dans le secondaire, chercheur en épistémologie rattaché à l’IREPH, auteur d’articles d’histoire des sciences, d’une Histoire des philosophies matérialistes (Syllepse, 2007), et de Quand les sciences dialoguent avec la métaphysique (Vuibert, 2011). François Pépin est philosophe, rattaché à l’Université de Nanterre-Paris Ouest (IREPH), et spécialiste des Lumières, de la théorie de la connaissance et de l’épistémologie de la chimie. Sous leur direction, différents auteurs ont contribué à la rédaction de l'ouvrage : François Athané, Delphine Blitman, Cécilia Bognon Küss, Jean Bricmont, Jean-Matthias Fleury, Michel Gondran, Julie Henry, Michel Paty et Charles T. Wolfe
Caractéristiques
Editeur : Matériologiques
Auteur(s) : Pascal Charbonnat, François Pépin
Publication : 29 mars 2018
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 9,82 Mo (ePub)
Code(s) CLIL : 3126, 3133
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782919694075
EAN13 (papier) : 9782919694273