Il existe au Caire, ainsi que l’atteste la citation en tête de ce récit, une agence d’emploi honnêtement intitulée "Ambition modérée". C’est sous ce signe qu’est placé ce journal irrégulier, œuvre de quelqu’un que la nécessité a fait séjourner dans une ville dont les prestiges font rêver. Les horaires des pays chauds permettent de flâner et on a le temps de remarquer toutes ces choses qui font la vie ordinaire et singulière. Mais, comme la nature et l’histoire ont fait d’Alexandrie une ville plus isolée que d’autres, on pense aussi aux autres ports dont les feux brillent au-delà : Alger, Marseille ou Beyrouth. Quand on est fatigué de se rappeler, on revient au port d’attache. Carnet de notes, journal de bord, ouvrage d’humeur et de confidences, « Alexandrie et autres îles » évoque parfois (innocemment) les « Mémoires d’un touriste » de Stendhal et invite ainsi, sans façon, le lecteur à parcourir des villes, des souvenirs et des livres.