Résumé
Cet essai propose une vue nouvelle sur l’histoire de l’Allemagne moderne, encore mal connue, de la paix de Westphalie à la Révolution française. De 1648 à 1806, l’Allemagne se donne une identité qui se veut traditionnelle tout en inventant des principes et des formes politiques inédits, parfois systématiquement réformateurs. Ce qui caractérise ce système en transition, c’est la recherche des compromis politiques et sociaux, motivée par l’expérience traumatisante de la guerre civile de 1618-1648, mais aussi imposée par les exigences de modernisation dans les domaines administratif, économique, militaire, diplomatique. Cette unité prénationale du corps germanique a occupé les meilleurs esprits aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle a même pu servir de modèle à l’unité européenne, de Saint-Pierre à Rousseau, de Leibniz à Kant, avant le triomphe de l’État-nation. En même temps, les libertés germaniques rappelaient celles des élites en France. Miné par les intérêts propres de quelques États allemands et contesté par la nouvelle pratique diplomatique européenne, lourde de conséquences géopolitiques, ce projet de modernisation original n’avait pas de chance d’aboutir. Ainsi, l’idée d’une unité européenne avant l’État-nation fut en fin de compte abandonnée.
Auteur
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Jacques Le Rider, professeur à l'Université de Paris VIII, membre de l'Institut universitaire de France.
Auteur(s) : Fred E. Schrader
Caractéristiques
Editeur : Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
Auteur(s) : Fred E. Schrader
Publication : 1 janvier 1998
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Taille(s) : 50,5 Mo (PDF)
Code(s) CLIL : 3378, 3377
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782705959531