Même une ancienne prostituée du bois de Vincennes peut, découragée par la crise, se reconvertir et emprunter une voie moins rentable ; devenir par exemple une femme de ménage dans une préfecture provinciale. Restent les regrets de l’argent jadis gagné si facilement ; reste la curiosité. Et comment peut- elle imaginer qu’elle mourra égorgée pour avoir touché à certains papiers, que trois douzaines d’hommes, à 5000 kilomètres de là, dans les sables du Moyen-Orient seront, à cause de ce simple geste, mitraillés, grenadés, carbonisés ? A Djedda, c’est « l’Aïd », la fête nationale. Une belle fête avec des chars AMX lourds, des automoteurs 155, Mirage dans le ciel, hélicoptères de l’Aérospatiale frappés de l’épée du Prophète menant un ballet d’enfer. Que d’armes françaises ! Mais curieusement ce ne sont pas les armes qui progressivement rempliront de terreur extrémistes et terroristes. Plutôt le mystère, la menace qui planent autour de très modestes fûts que d’aucuns, s’en servant même comme aphrodisiaques, surnomment par dérision « la petite hyène du soir ». 3 lignes sur une facture — même de 10 milliards — peuvent-elles signifier guerre et destruction ?