Si "les méchants sont punis à la fin" - et avec quelle sévérité ! - il faut reconnaître que la morale traditionnelle est sans cesse bafouée dans cette histoire, cette double histoire, ce concert à deux voix : celle d’Ignazio Palestrina, alias Mario Lippi, et celle de Judy Moore, la "femme de sa vie"... "de sa mort", plutôt ! Mais n’anticipons pas, et laissons-nous entraîner dans ce voyage mouvementé, découvrons tous ces mondes si différents : Celui du Berlin-Babylone de 1918, où, sous les falbalas et le pseudonyme des "Sisters Primavera", triomphent deux jeunes drôles italiens, descendants des Encolpe, Ascylte et Giton du SATIRICON. Celui de Venise, mais la Venise "en eaux troubles" d’une certaine faune qui ne l’est pas moins... Celui de la République de Salo, où, sur les rives enchanteresses du lac de Garde, Mussolini vit ses derniers jours et la captivante baronne Tizziano, son ultime passion pour ce beau capitaine de la Regia Aeronautica, bardé de décorations et fasciste malgré lui. Celui de Madrid, après la Seconde Guerre mondiale, vivier pittoresque où les vaincus, devenus des parias, ressassent leur nostalgie et se cherchent des justifications inutiles. "L’Orient et ses mystères", enfin, les pays riverains de la mer Rouge et du golfe d’Aden, pour plus de précisions géographiques, où le commerce des esclaves est toujours florissant ! Fortune faite, notre "héros" cesse de se raconter. Mais Judy Moore prend le relais dans ses mémoires, que le "California-Star" publia après son procès à sensation, mémoires qui nous projettent dans un autre monde, le "Nouveau Monde", et qui mettront un point final à l’existence condamnable, mais passionnante, du "héros" en question.