Le major Bayer se pencha sur Weiss. — Je ne comprends pas très bien, Weiss. Vous entrez dans cette pièce, vous voyez un homme devant un poste radio et vous trouvez cela normal ? Vous n’avez donc pas pensé qu’il s’agissait d’un agent ennemi ? Interdit, le chauffeur fronça les sourcils. — Je n’avais aucune raison de me méfier. L’homme qui se tenait accroupi devant le poste était en tenue, et casqué. Incrédule, Bayer dévisagea Weiss. — Un soldat ? Un soldat allemand ? C’est sans doute le coup que vous avez reçu qui vous trouble l’esprit. — Si, c’est vrai. Je suis certain... Le casque, l’uniforme, une patte d’épaule... Et même, tenez, cela me revient : lorsque je me suis penché, j’ai vu autre chose, la dernière dont je me souvienne... C’était... C’était une épaulette d’oberleutnant ! Et c’est pourquoi, en pleine débâcle de mai 1940, une petite troupe française s’enfonce à travers les lignes ennemies. Mission : « Aller récupérer à n’importe quel prix l’officier de l’État-Major de la Whermacht qui, depuis plusieurs années, renseigne bénévolement le Deuxième Bureau sur les intentions de Hitler et de l’O.K.W. ». Mission folle, irréalisable, mission-suicide et qui, pourtant, sera accomplie à travers des périls extraordinaires. Un épisode de l’histoire secrète de la guerre, telle que vous ne la connaissiez pas encore.