Ce livre n’est pas un roman. Si étrange, et parfois monstrueuse qu’elle apparaisse, c’est l’histoire qu’a vécue l’auteur. Dépourvu d’état civil, il se rend en Espagne, où se cache le secret de sa naissance, afin de connaître son père, Avelino, et de se faire reconnaître par lui. Ce père, qu’on dit redoutable et que personne ne voit jamais, réside dans une propriété familiale, la Cubillane, située près de Mérida, dans la province d’Estrémadure, bastion d’intransigeance et de dureté. Que s’est-il passé jadis dans cette mystérieuse Cubillane, où Avelino vit avec un certain Reyes, son intendant ? Pourquoi la nombreuse tribu des Romero de Tejada est-elle si fortement attachée à ce domaine à peine exploité ? Pourquoi la haine dresse-t-elle les uns contre les autres les membres de cette tribu, véritables héros balzaciens ? Dans son désir de retrouver un père, mais aussi un rêve très ancien lié à cette Cubillane, qui deviendra bientôt pour lui le symbole de la tragédie de tout un peuple encore marqué par la guerre civile, José de Tejada va se heurter à de puissants obstacles : ses avocats, sa famille, les habitants de Mérida, tous le mettent en garde contre il ne sait quel maléfice. Mais il s’obstine, et cette obstination le projettera en plein drame... Écrit dans une très belle langue classique, ce livre cruel est à la fois une histoire fascinante comme une énigme dont on cherche à percer le secret, et un témoignage brûlant sur les miracles du mal, sur ceux de l’amour, sur l’Espagne tout entière désespérément attachée à sa perte.