Dima Karout est une artiste en arts visuels, canadienne d’origine syrienne. Elle est passionnée par l’art contemporain et sa capacité de permettre aux idées de prendre forme dans le monde matériel et d’entraîner des changements dans nos sociétés. Dans ses œuvres récentes, elle réfléchit sur les voyages humains, les déplacements forcés, l’évolution de l’identité au-delà des frontières, la métaphore du chez-soi, et les traces que laissent les lieux dans la mémoire collective et personnelle. Son travail participatif explore les frontières entre artiste, œuvre, et spectateur; il invite les visiteurs à partager leur conception du monde.Dima a grandi à Damas en Syrie. Depuis 2005, elle a créé des projets d’art contemporain, des publications et des programmes d’éducation à Damas, Paris, Montréal et Londres. À l’heure actuelle, elle réside à Londres où elle a exposé ses œuvres dans des institutions prestigieuses, entre autres : The British Museum, Shakespeare’s Globe, Brent Museum and Archives, Manor House Library, The Museum of Croydon et The Migration Museum.Les images du recueil proviennent d’un travail que Dima a présenté pour la première fois à Murs de Damas, son exposition solo au MAI (Montréal, arts interculturels) en 2014, puis lors de la présentation de l'installation The Tunnel, à la TOHU de Montréal en 2016, et de Room to Breathe Art Studio au Migration Museum de Londres, en 2018. www.dimakarout.com/exhibitionsCe travail artistique assemble images, textes et installation en une œuvre qui questionne la façon dont la mémoire et l’identité sont altérées par le conflit syrien et l’éloignement de la ville natale. Qui sommes-nous après avoir perdu notre chez-nous ?Des fragments de murs de l’ancienne ville de Damas et les écrits de deux personnages évoquent l’évolution forcée de la relation entre les êtres et les lieux. Celle-ci se traduit différemment pour Lui, réfugié syrien, ayant tout risqué pour fuir Damas, et pour Elle, qui l’a quitté avant le conflit, par choix. Entre ses pensées à lui, revêtues de rouge et gris, et ses souvenirs à elles, colorés, les regards qu’ils jettent sur Damas reflètent leurs conflits intérieurs; ils juxtaposent ce dont elle se souvient de son pays et tout ce qu’il voulait oublier.Ce travail est né de nombreuses recherches, lectures et conversations que Dima a eues avec d’autres Syriens, auxquelles s’ajoute ce qu’elle a elle-même vécu au fil du conflit toujours en cours. Dans la présentation de son installation, elle écrit que ses œuvres sont suspendues dans l’espace « tout comme nous, Syriens, suspendus entre la blessure et une cure inconnue ».