Cet ouvrage mène, avec beaucoup de rigueur, de clarté et d’unité, une double démarche de vulgarisation scientifique sur le sida, et de témoignage sur le travail de chercheur. Il a également pour objectif de dire que l’épidémie n’est pas inéluctable, et que l’humanité a les moyens de l’enrayer. Il décrit d’abord l’ambiance d’un laboratoire de recherche comme la mise en place de l’intrigue dans un roman. Il s’agit, bien sûr, de la présentation de l’acteur principal : le HIV. Elle s’accompagne de réflexions sur la recherche et le métier de chercheur, sur les risques qu’il comporte. Il aborde ensuite les mécanismes d’infection du lymphocyte T4 et les mécanismes d’action du HIV, la contamination, et le recensement des agents thérapeutiques connus ou potentiels. Enfin, il explique la maladie elle-même avec une grande pédagogie. L’auteur se veut rassurant, et décrit comment peuvent se fonder les espérances de mettre fin au fléau. Les aspects scientifiques et médicaux sont exposés avec compétence, l’ouvrage étant parsemé de remarques personnelles — parfois critiques — mêlant ironie et émotion. L’auteur exprime sa vision du chercheur non clinicien, en mêlant souvent ses convictions d’homme. Ceci apporte à l’ouvrage une incontestable originalité par rapport aux ouvrages existant sur le sida.