Résumé
Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Voici la vingt-et-unième livraison du nouveau Marginales. Il y a de cela cinq ans, nous remettions à flot une revue qui durant sept années seulement était restée à quai, ne demandant qu'à reprendre le large. Et l'appareillage se fit dans des circonstances très particulières. La Belgique étouffait sous une chape de non-dit, alors que des tragédies l'avaient frappée : une grande figure politique avait été assassinée, des enfants avaient été martyrisés. Il semblait que ces drames revêtaient une ampleur que la nation n'était pas en mesure d'affronter. On pourrait d'ailleurs dire qu'elle ne l'a toujours pas fait, puisque les procès concernant ces "affaires" n'ont pas encore eu lieu, douze ans après la mort d'André Cools, sept ans après l'arrestation de Dutroux. Mais il faut reconnaître qu'une prise de conscience sociétale, comme on dit aujourd'hui, a bien vu le jour.
Au sein de ce mouvement collectif, qui connut des vicissitudes, Marginales fut un signe d'intervention des écrivains. À l'exact lendemain de l'évasion de Dutroux, fait divers insolite qui fit trébucher un gouvernement, la décision fut prise de relancer la revue, parce que, de façon aveuglante, avec cet épisode feuilletonesque, l'actualité prenait un tour littéraire. Les auteurs saisirent la balle au bond et, sur le thème de "La grande petite évasion", les textes affluèrent, permettant de sortir le deux cent trentième numéro de Marginales moins de deux mois après que l'ennemi public numéro un eut fait la belle. Vingt autres volumes suivirent, au rythme des saisons, et liés chaque fois à une préoccupation urgente, qui appelait, de la part des écrivains, une réaction qui ne les transformerait pas pour autant en experts ou éditorialistes, mais jetterait sur l'histoire en train de se faire l'éclairage de la poésie, de la fiction, de la création textuelle.
Des poèmes et nouvelles inspirés par la thématique des leurres et des illusions avec des écrivains comme Éric Brogniet, Yves Wellens ou encore Michel Torrekens.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Carl Norac, Véronique Bergen, André Delcourt, Éric Brogniet, Xavier Hanotte, François de Callataÿ, Jacques Cels, Gaston Compère, Gilles Dal, Yves Wellens, Luc Dellisse, Laurent Demoulin, Roger Foulon, Otto Ganz, Kenan Görgün, Michel Lambert, Jean-Baptiste Baronian, Jean-Pierre Orban, Jean-Luc Wart, Liliane Schraûwen, Alain Bosquet de Thoran, Michel Torrekens et Daniel Simon.