Il n’y a pas encore longtemps que la vertu était un crime à Rome. Dans ces temps malheureux vivait Thraséas Petus, et il fut condamné à mort par l’Empereur et le Sénat, uniquement pour sa vertu.

On lui fit un crime de n’avoir pas offert de sacrifice pour le salut de Néron et la conservation de sa voix divine ; d’avoir laissé éclater son indignation lorsqu’à la honte de la pourpre romaine, ce prince courait masqué et travesti, de théâtre en théâtre ; d’avoir quitté le Sénat à la lecture de l’apologie où l’on justifiait Néron du meurtre d’Agrippine, sa mère ; et de s’être retiré lorsqu’on décerna les honneurs de l’apothéose à l’infâme Poppée.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.