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Résumé

Alors que la rupture de 1989 semble avoir congédié pour de bon l’esthétique de l’engagement, force est de constater que la réflexion sur littérature et politique reste bien vivante, toujours en quête d’exemples historiques de rapports moins instrumentaux entre ces deux pratiques. La convergence entre les avant-gardes du premier XXe siècle et l’anarchisme politique n’a cessé, de ce point de vue, de susciter l’intérêt. Jürgen Habermas a par exemple noté le parallélisme entre l’anarchisme comme mouvement de table rase politique et le programme esthétique des avant-gardes, cherchant à placer l’œuvre hors de toute continuité historique. Les contributions du présent numéro proposent différents éclairages de cette convergence. Dans la perspective de l’histoire des idées, le primat absolu de l’individu (à la manière de Stirner), et de sa capacité à transformer le réel, entre en résonance avec la figure de l’artiste d’avant-garde qui fait revivre l’idéal du démiurge romantique. À l’époque de la critique des institutions étatiques ou des corps intermédiaires au nom d’un idéal de démocratie radicale, la littérature a pu apparaître comme un « acte pur », permettant à celui qui la pratique d’agir directement sur la société, à l’instar des jeteurs de bombe de la fin du XIXe siècle. Ainsi, la littérature moderniste et l’anarchisme se rapprochent également par leur refus commun de la « représentation », au sens aussi bien politique qu’esthétique : ce refus peut-il pour autant ouvrir sur de nouvelles pratiques politiques ou intellectuelles ?De la fin du XIXe siècle français jusqu’à l’Allemagne de la Fraction armée rouge, en passant par les révolutions russe et chinoise, il s’agit donc dans ce dossier, à travers la référence à l’anarchisme, d’interroger plus généralement la dimension politique de la pragmatique littéraire.

Auteur

  • Michaël Löwy (auteur)

    Michael Löwy, est né en 1938 au Brésil et vit à Paris depuis 1969. Il est directeur de recherches émérite au CNRS. Il a travaillé sur l'histoire du marxisme en Amérique latine et sur la théologie de la libération (La Guerre des dieux, religion et politique en Amérique latine, Éditions du Felin, 2000).En 1970, eux Éditions Maspero, Michael Löwy avait publié La Pensée de Che Guevara, traduit dans une dizaine de langues. Il est l'auteur de Ecosocialisme (Mille et une nuits, 2011).
  • Guillaume Asselin termine actuellement une thèse de doctorat sur les métamorphoses du sacré dans la littérature moderne et contemporaine, au sujet desquelles il a publié quelques essais et prononcé plusieurs conférences. Il a co-dirigé deux ouvrages : le premier, en collaboration avec Jean-François Bourgeault, autour de l'oeuvre du philosophe Giorgio Agamben, sous le titre La littérature en puissance, paru en 2006 aux éditions VLB. Le second, en collaboration avec Pierre Ouellet, consacré aux rapports entre écriture et chamanisme et paru en 2007 aux éditions VLB sous le titre Puissances du verbe.

Auteur(s) : Uri Eisenzweig, Cécile Barraud, Michaël Löwy, Xavier Galmiche, Luba Jurgenson, Sebastian Veg, Jean-Pierre Morel, Valérie Stiénon, Maxime Decout, Guillaume Asselin, Frédérik Detue, Éric Van der Schueren

Caractéristiques

Editeur : Département des littératures de l’Université Laval

Auteur(s) : Uri Eisenzweig, Cécile Barraud, Michaël Löwy, Xavier Galmiche, Luba Jurgenson, Sebastian Veg, Jean-Pierre Morel, Valérie Stiénon, Maxime Decout, Guillaume Asselin, Frédérik Detue, Éric Van der Schueren

Publication : 13 octobre 2016

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]

Contenu(s) : PDF

Protection(s) : Marquage social (PDF)

Taille(s) : 4,51 Mo (PDF)

Langue(s) : Français

EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782920949447

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