Gorée, capitale de la traite française à la fin du XVIIIe siècle, au large de Dakar, Gorée et sa « maison des esclaves » ont depuis longtemps disparu dans le sillage du brick négrier Cassiopée, quand une mutinerie éclate à bord. Cent morts. Au cours de la révolte, Amaryllis la métisse et Kinkéliba le jeune chef ouolof se sont rencontrés. Vendus séparément à l’arrivée du brick à Fort-Royal (Fort-de-France) – nous sommes en 1788 –, ils vont braver tous les périls pour se retrouver et lutter ensemble pour la reconnaissance de la dignité de leurs frères esclaves. De son côté, Anicet Thirion, le secrétaire du gouverneur du Sénégal, qui a dû fuir Gorée, passionnément épris d’Amaryllis, tente par tous les moyens de rejoindre la jeune fille. Il faudra l’écrasement d’une « république » d’esclaves évadés pour que les trois jeunes gens se trouvent face à face. Anicet plaide pour ses amis jusqu’à obtenir leur libération, et il n’est pas seul dans cette entreprise : des notables blancs de la Martinique soutiennent sa cause – c’est qu’on est à la veille de la Révolution et que l’esprit des Lumières a atteint ces rivages lointains. Ainsi ce roman donne-t-il de la société esclavagiste dans les Antilles une image plus riche et plus complexe que celle qui est ordinairement reçue. Il n’en demeure pas moins une condamnation absolue de l’esclavage. Surtout, par les péripéties et les passions qui l’animent, il s’impose comme le récit d’une très grande aventure.