« Acte hautement symbolique, la réception au sein du personnel actif ne pouvait que s’entourer d’un cérémonial véritablement initiatique. C’est pourquoi il convenait, avant toute intervention, de prêter solennellement serment en justice. [En raison de la chaleur] je me présentai en chemisette et surtout sans cravate. Le scandale fut immédiat... »Jean Soulagnat, lauréat du concours autobiographique « Pour la mémoire de la DGCCRF », entame son récit au lendemain de Mai 68. On y découvrira un aspect peu présent dans les témoignages des lauréats des concours précédents : le militantisme syndical. Jean Soulagnat y a consacré une partie importante de sa vie et en raconte les divers épisodes avec lucidité. À propos de son métier, il offre au lecteur des anecdotes illustratives des contrôles qu’il a eu à effectuer sur le terrain. Il raconte également l’avènement de l’informatique et l’accomplissement parfois douloureux de la fusion entre la direction générale de la Concurrence et de la Consommation et la direction de la Consommation et de la Répression des Fraudes.À travers le récit de sa carrière, il contribue à répondre aux questions que suscite dans le grand public le rôle d’une administration mal connue. Il l’avoue lui-même : « [Lorsqu’il m’arrivait] d’être interrogé sur la profession que j’exerçais, [je remarquais] combien il était difficile de m’expliquer sur ce sujet, de façon à la fois simple et précise, devant des gens qui ignoraient l’existence même de mon administration. » Gageons qu’avec En quête de mémoire, mémoires d’enquêtes c’est chose faite.