Un effondrement gravitationnelFuyant l’état de Sabaya la bayadère a plié bagage. C’était le fantasme d’un Orient lascif, offrant, à notre soif d’érotisme, une oasis. Voici l’A-bayadère, un monde privé de tout charme. Où la beauté, se voilant d’informe, s’ensevelit sous la pesanteur de guenilles abayadères. N’autorisant que l’exécution de fonctions automatisées.Mais pas la pensée !Les parfums baudelairiens évaporés, ils laissent la place aux excrétions d’organes vulgaires, une pestilence rance du renfermé et du quotidien. Se voiler, transpirer, récurer, cuisiner, engendrer… est-ce là l’avenir que nous promettait le poète ?À ce compte, la femme est plutôt le passé de l’homme, non pas l’objet-projet du futur radieux de la nouveauté, mais cet objet contextuel dont le perpétuel usage nous ferait oublier qu’il est là, comme une partie de nous.De la penséeIl m’est apparu que penser est la seule activité qui ne génère ni n’est entachée d’objet.La pensée n’est jamais objétive, sauf à considérer que les mots et les concepts sont aussi des objets.Quand bien même, il faudrait aussitôt reconnaître que l’objet + mot va au langage et non à la pensée vivante, le réel étant ce langage qui n’a d’autre vie que celle que lui insuffle la réalité.Il n’est rien sans ce non-être qui fait du réel un être.Sur la masse objétiveEt si le cheminement humain n’était que l’obscure transition de phase de l’objet contextuel de la nécessité évoluant en un objet-projet ajouté de désirs encore et encore…