Résumé
Le constat est implacable: le partage des tâches domestiques n’existe pas.Il ne s’agit pas, nous disent Christine Delphy et Diana Leonard, du seul produit d’une mauvaise volonté des hommes qui profitent de ce travail gratuit, mais plus fondamentalement d’un système d’exploitation et d’oppression qui dépasse les relations affectives que peuvent entretenir les individus concernés: le patriarcat, et dans le patriarcat, le mariage, y compris le concubinage et le pacsage.Celui-ci s’incarne concrètement dans une exploitation domestique – qui ne s’applique pas seulement au travail dit «ménager» – dont les autrices s’attachent à dévoiler les mécanismes dans cet ouvrage où la lectrice ou le lecteur ne manqueront pas de reconnaître leurs propres moments de vie quotidienne.Les autrices proposent ici une nouvelle approche radicale de la subordination des femmes dans les sociétés occidentales focalisée sur la famille, en tant que système économique. Elles révèlent que celle-ci constitue en réalité un système de rapports de production dont les hommes sont les artisans – politiques, juristes et autres gouvernants – et les bénéficiaires – tous les autres. Ce sont la structure hiérarchique et les rapports de production entre les membres de la famille qui sont ici mis à jour. Pour les autrices, la subordination des femmes constitue un cas particulier d’exploitation économique qui ne réduit pas au capitalisme dominant dans nos sociétés. Exploitation domestique et exploitation capitaliste ne peuvent se confondre même si l’un et l’autre doivent être renversés.Ouvrage de référence du féminisme matérialiste, L’Exploitation domestique est publié ici pour la première fois en français.
Auteur
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Christine Delphy est l’une des représentantes en Francedu féminisme matérialiste. Après des études de sociologieà la Sorbonne, elle s’installe à Chicago puis à Berkeley auxÉtats-Unis. Elle s’y engage dans le mouvement des droitsciviques et elle travaille en 1965 pour la Washington UrbanLeague, une organisation de défense des droits des Noirs.Doctorante de philosophie à Montréal en 1968, elle entreau CNRS en 1970 où elle est actuellement directrice derecherche émérite. Elle a notamment publié L’Ennemi principal, t. 1, Économie politique du patriarcat (Syllepse, 1998, 2009) ; t. 2, Penser le genre (Syllepse, 2001, 2009) ; Un Universalisme si particulier (Syllepse, 2010) Pour une théorie générale de l’exploitation (Syllepse, 2015).
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Diana Leonard, figure du mouvement féministe britannique a été professeure de sociologie à l’université de Berkeley (Californie) et à la Deakin University. (Australie). Ses principaux travaux ont porté sur la question du genre et la famille. Co-fondatrice du Women’s Research and Resources Centre, devenu aujourd’hui la réputée Feminist Library de Londres, et du magazine radical féministe Trouble and Strife, elle est également à l’origine du Centre for Research on Education and Gender, où elle a accueilli de nombreuses étudiantes venues de pays du Sud et qui lui permettra de produire des recherches sur la situation de femmes au Pakistan et en Afrique du Sud. Elle est décédée en 2010.
Auteur(s) : Christine Delphy, Diana Leonard
Caractéristiques
Auteur(s) : Christine Delphy, Diana Leonard
Publication : 16 mai 2019
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF], Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub)
Taille(s) : 2,16 Mo (PDF), 911 ko (ePub)
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782849507827
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782849507803
EAN13 (papier) : 9782849507384